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    LA RONDE DES MOTS

    Parfois les mots se mettent à tourner en ronde folle 
    Se tenant par la main dans une farandole.
    Comme de petits lutins tantôt joyeux ou tristes
    Ils défilent sous mes yeux formant de longues listes.

    Raturés, corrigés, je les revêts sans trêve
    Exprimant ma pensée pour mieux conter mon rêve.
    Et le calepin vierge sur lequel ma main glisse
    Se remplit d'une kyrielle de signes en métisse.

    Dans un état second, mon esprit se délivre
    De ce qui n'est pas dit, ressenti et s'énivre.
    Un signe, une démarche, il suffit d'une image
    Une couleur, une phrase et l'aventure s'engage.

    Se déverse sur ma page un flot de sentiments
    Romantiques ou en rage enfuis depuis longtemps.
    Se libèrent de moi des forces incontrôlables
    Que je ne soupçonnais pas, drogues inavouables.

    Pourtant ils sont en lignes mes poèmes inconnus
    Font partager mes vignes et les vendanges lues.
    Tout au bout de la nuit ils s'alignent en cohorte
    L'inspiration conduit les mots jusqu'à ma porte.

    J'ouvre et les fais entrer, leur souhaitant bienvenue
    Et me laisse emporter dans leur danse éperdue.
    Mes pieds ont la bougeotte, je me sens si légère
    Libérée de la grotte me tenant prisonnière.  

    Nostalespoir
    Le 24 Octobre à 1h20

     

    LA RONDE DES MOTS

     


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    J’ECRIS CETTE LETTRE

     

    Je ne sais par quoi commencer

    Puisque rien n’est fini

    J’écris cette lettre aux temps passée,

    Les jours heureux, les jours de pluie,

    Alors ma plume se déplace

    En dessinant mes souvenirs

    Il y’en a tant, je manque de place,

    J’écris cette lettre à mes souvenirs

     

    Je me revois jeune et naïve

    Au moment de mon innocence

    Beaucoup plus curieuse qu’attentive

    A espérer de tous mes sens

    A la recherche de mes passions

    Des premières peines, des premières joies

    A la rencontre des frissons

    C’est une lettre à mes premières fois

     

    J’ai emprunté tellement de routes

    Celles qui ne mènent jamais nulle part

    Celles qui ne font pas place aux doutes

    J’écris cette lettre à mes départs

    J’ai voyagé de toute mon âme

    Prenant des forces à chaque détour

    Pour rentrer avec plus de flamme

    J’écris cette lettre à mes retours

     

    Et puisque rien ne vaut les gens

    J’écris cette lettre à mes rencontres

    On n’est pas riche que d’argent, j’ai des amis

    Je m’en rends compte

    A tous ceux qui m’ont fait grandir

    Tous ces regards épanouissants

    Ceux qui sont là… et puis les autres

    J’ »cris cette lettre à mes absents

     

    Comment décrire cette tendresse

    Au fond de moi

    Comment partager cette chaleur

    Qui me provoque tant d’émoi

    Car bien qu’il y ai eu des épreuves

    Je déborde de reconnaissance

    Même si parfois les soucis pleuvent

    J’écris cette lettre à ma chance

     

    Et si ma plume parlait d’avenir

    Car il n’est pas l’heure de se taire

    Je n’ai pas fini d’en finir

    Pour moi souvent tout reste à faire

    J’écris cette lettre à mon présent

    J’ai les deux pieds sur mon chemin

    Et je regarde droit devant

    J’écris cette lettre au lendemain

     

     

    Je sais comment finir cette lettre

    Puisqu’elle ne fait que débuter

    Je vais trouver d’autres histoires

    D’autres espoirs à rencontrer

    J’écris cette lettre à la vie

    Comme un remerciement

    J’écris cette lettre à mes envies…

    Comme un commencement

     

    GRAND CORPS MALADE / FLAVIEN COMPAGNON

     

    J’ECRIS CETTE LETTRE

     

     


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    Un bouquet de muguet,


    Deux bouquets de muguet,


    Au guet ! Au guet ! 


    Mes amis, il m’en souviendrait,


    Chaque printemps au premier Mai.


    Trois bouquets de muguet,


    Gai ! Gai !


    Au premier Mai,


    Franc bouquet de muguet

     

    Robert Desnos

     

    le muguet

     

     


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    Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,
    Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
    En nous baisant au front tu nous appelais fous,
    Après avoir maudit nos courses vagabondes.

    Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
    De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
    Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
    Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.

    Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
    Heureux, et tu disais parfois : Ô chers petits.
    Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !

    Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux,
    Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
    Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.

    Théodore de Banville (1823-1891)

     


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  • Le Noël des paysans.

     

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.

    En attendant la messe, on veille,
    On babille, on chante un Noël ;
    Dans les récits de la plus vieille
    La jeune met son grain de sel.
    Garçons joufflus, que l'on s'empresse,
    Tout frais rasés, vêtus de drap ;
    Filles en blanc, vite à la messe,
    Une étoile vous guidera.

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.

    Dig ding dong ! l'église est jolie :
    (Racontons ce que nous voyons)
    De beaux habits toute remplie,
    De cire blanche et de rayons.
    Au fond, dans une niche en verre,
    Dort sur la paille un doux Jésus :
    Rois et bergers sont en prière,
    L'âne et le bœuf soufflent dessus.

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.

    Quand à la file on communie,
    L'orgue joue un air de hautbois ;
    Quand toute la messe est finie,
    On s'éparpille dans les bois.
    Il fait si doux ! l'âme est contente,
    J'entends un amoureux qui dit :
    « Cette nuit le rossignol chante,
    La rose a fleuri cette nuit. »

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.

    Allons ! rentrons car il grésille.
    Dit un vieillard en grelottant,
    La bûche de Noël pétille
    Et le réveillon nous attend.
    Respectons la vieille coutume,
    Mes beaux amoureux, buvez frais,
    Mangez le boudin quand il fume,
    Vous vous embrasserez après.

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.

    Jésus fait dans notre nuit noire,
    Pauvres gens ! luire une clarté ;
    À sa santé nous devons boire,
    Avec lui naît l'égalité.
    Grands et puissants à mine altière,
    Donnez s'il vous plaît un regard
    Au roi du ciel et de la terre,
    Né sur la paille d'un hangar.

    Noël ! des étables aux granges,
    Chantez vallons, dansez hauteurs !
    Jésus descend, quitte ses anges,
    Pour le bœuf, l'âne et les pasteurs.


    Pierre Dupont.
    (1821 - 1870)

     

    Le Noël des paysans.

     


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