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    La source qui jaillit témoigne de la mer,
    La feuille dans le ciel témoigne des racines,
    La graine au coeur du fruit témoigne de la fleur,
    La sève de l'aubier témoigne du soleil,

    Il y a plus en vous qu'en toutes les forêts :
    Vous avez leur silence et leur monde secret,
    Ne cherchez pas ailleurs ce que le coeur enferme :
    Découvrez vos jardins, vos marais et vos îles.
    Mais cherchez-les très loin, comme font les racines,
    Très loin dans les régions nocturnes de vous-mêmes.

    Que pour chaque douleur se lève une tendresse !
    Qu'il y ait plus d'amour qu'il n'y a de misère,
    Qu'il y ait plus de paix qu'il n'y a de colère,
    Et bien plus de bonté qu'il n'y a de détresse.

    Didier Rimaud

     


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  • Quand les hommes vivront d'amour

     

     

    Quand les hommes vivront d'amour
    Il n'y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours
    Mais nous nous serons morts mon frère

    Quand les hommes vivront d'amour
    Ce sera la paix sur la Terre
    Les soldats seront troubadours
    Mais nous nous serons morts mon frère
    Dans la grande chaîne de la vie
    Où il fallait que nous passions
    Où il fallait que nous soyons
    Nous aurons eu la mauvaise partie

    Quand les hommes vivront d'amour
    Il n'y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours
    Mais nous nous serons morts mon frère

    Mais quand les hommes vivront d'amour
    Qu'il n'y aura plus de misère
    Peut-être penseront-ils un jour
    À nous qui serons morts mon frère
    Nous qui aurons aux mauvais jours
    Dans la haine et puis dans la guerre
    Cherché la paix, cherché l'amour
    Qu'ils connaîtront alors mon frère
    Dans la grande chaîne de la vie
    Pour qu'il y ait un meilleur temps
    Il faut toujours quelques perdants
    De la sagesse ici bas c'est le prix

    Quand les hommes vivront d'amour
    Il n'y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours
    Mais nous nous serons morts mon frère

     

     

    Raymond Levesque

     

    Quand les hommes vivront d'amour

     

     

     

     

     

     


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    Il est revenu le temps du muguet

    Comme un vieil ami retrouvé

    Il est revenu flâner le long des quais

    Jusqu'au banc où je t'attendais

    Et j'ai vu refleurir

    L'éclat de ton sourire

    Aujourd'hui plus beau que jamais

    Le temps du muguet ne dure jamais

    Plus longtemps que le mois de mai

    Quand tous ses bouquets déjà se sont fanés

    Pour nous deux rien n'aura changé

    Aussi belle qu'avant

    Notre chanson d'amour

    Chantera comme au premier jour

    Il s'en est allé le temps du muguet

    Comme un vieil ami fatigué

    Pour toute une année pour se faire oublier

    En partant il nous a laissé

    Un peu de son printemps

    Un peu de ses vingt ans

    Pour s'aimer pour s'aimer longtemps.

     

    Francis Lemarque

     

    Le temps du muguet

     


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  • SAGESSE

     

     

     

     

     

    Écoutez la chanson bien douce
    Qui ne pleure que pour vous plaire.
    Elle est discrète, elle est légère :
    Un frisson d'eau sur de la mousse !

     

    La voix vous fut connue (et chère?),
    Mais à présent elle est voilée
    Comme une veuve désolée,
    Pourtant comme elle encore fière,

     

    Et dans les longs plis de son voile
    Qui palpite aux brises d'automne,
    Cache et montre au coeur qui s'étonne
    La vérité comme une étoile.

     

    Elle dit, la voix reconnue,
    Que la bonté c'est notre vie,
    Que de la haine et de l'envie
    Rien ne reste, la mort venue.

     

    Elle parle aussi de la gloire
    D'être simple sans plus attendre,
    Et de noces d'or et du tendre
    Bonheur d'une paix sans victoire.

     

    Accueillez la voix qui persiste
    Dans son naïf épithalame.
    Allez, rien n'est meilleur à l'âme
    Que de faire une âme moins triste !

     

    Elle est en peine et de passage,
    L'âme qui souffre sans colère,
    Et comme sa morale est claire !...
    Écoutez la chanson bien sage.

     

    Paul Verlaine,

     

     

    SAGESSE

     

      


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    VIEILLIR

    Vieillir, se l'avouer à soi même et le dire
    tout haut, non pas pour voir protester les amis,
    mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
    ce que la veille encore on se croyait permis.

     

    Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
    se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour ;
    à chaque cheveu blanc, se séparer d'un rêve
    et lui dire tout bas un adieu sans retour.

     

    Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeunes,
    et nourrir son esprit d'un solide savoir,
    devenir bon, devenir doux, aimer les fleurs,
    aimer les jeunes, comme on aima l'espoir.

     

    Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
    tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
    craindre d'être importun sans devenir sauvage,
    se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

     

    Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame,
    prier et faire un peu de bien autour de soi,
    sans négliger son corps, parer surtout son âme,
    chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique Foi.
    Puis un beau soir, discrètement, souffler la flamme
    de sa lampe et mourir parce que c'est la loi.

     

    Jean Fabié

     

    VIEILLIR

     


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