• MERCI BEAUCOUP A TOI POUR CE POEME CH'TI DU NORD


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    Voilà les feuilles sans sève
    Qui tombent sur le gazon,
    Voilà le vent qui s’élève
    Et gémit dans le vallon,
    Voilà l’errante hirondelle
    Qui rase du bout de l’aile
    L’eau dormante des marais,
    Voilà l’enfant des chaumières
    Qui glane sur les bruyères
    Le bois tombé des forêts.

    L’onde n’a plus le murmure
    Dont elle enchantait les bois ;
    Sous des rameaux sans verdure
    Les oiseaux n’ont plus de voix ;
    Le soir est près de l’aurore,
    L’astre à peine vient d’éclore
    Qu’il va terminer son tour,
    Il jette par intervalle
    Une heure de clarté pâle
    Qu’on appelle encore un jour.


    C’est la saison où tout tombe
    Aux coups redoublés des vents ;
    Un vent qui vient de la tombe
    Moissonne aussi les vivants :
    Ils tombent alors par mille,
    Comme la plume inutile
    Que l’aigle abandonne aux airs,
    Lorsque des plumes nouvelles
    Viennent réchauffer ses ailes
    À l’approche des hivers.


    Ah ! quand les vents de l’automne
    Sifflent dans les rameaux morts,
    Quand le brin d’herbe frissonne,
    Quand le pin rend ses accords,
    Quand la cloche des ténèbres
    Balance ses glas funèbres,
    La nuit, à travers les bois,
    À chaque vent qui s’élève,
    À chaque flot sur la grève,
    Je dis : N’es-tu pas leur voix ?


    Pensée des morts (extrait) - lamartine

     


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