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    Il est revenu le temps du muguet

    Comme un vieil ami retrouvé

    Il est revenu flâner le long des quais

    Jusqu'au banc où je t'attendais

    Et j'ai vu refleurir

    L'éclat de ton sourire

    Aujourd'hui plus beau que jamais

    Le temps du muguet ne dure jamais

    Plus longtemps que le mois de mai

    Quand tous ses bouquets déjà se sont fanés

    Pour nous deux rien n'aura changé

    Aussi belle qu'avant

    Notre chanson d'amour

    Chantera comme au premier jour

    Il s'en est allé le temps du muguet

    Comme un vieil ami fatigué

    Pour toute une année pour se faire oublier

    En partant il nous a laissé

    Un peu de son printemps

    Un peu de ses vingt ans

    Pour s'aimer pour s'aimer longtemps.

     

    Francis Lemarque

     

    Le temps du muguet

     


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  • SAGESSE

     

     

     

     

     

    Écoutez la chanson bien douce
    Qui ne pleure que pour vous plaire.
    Elle est discrète, elle est légère :
    Un frisson d'eau sur de la mousse !

     

    La voix vous fut connue (et chère?),
    Mais à présent elle est voilée
    Comme une veuve désolée,
    Pourtant comme elle encore fière,

     

    Et dans les longs plis de son voile
    Qui palpite aux brises d'automne,
    Cache et montre au coeur qui s'étonne
    La vérité comme une étoile.

     

    Elle dit, la voix reconnue,
    Que la bonté c'est notre vie,
    Que de la haine et de l'envie
    Rien ne reste, la mort venue.

     

    Elle parle aussi de la gloire
    D'être simple sans plus attendre,
    Et de noces d'or et du tendre
    Bonheur d'une paix sans victoire.

     

    Accueillez la voix qui persiste
    Dans son naïf épithalame.
    Allez, rien n'est meilleur à l'âme
    Que de faire une âme moins triste !

     

    Elle est en peine et de passage,
    L'âme qui souffre sans colère,
    Et comme sa morale est claire !...
    Écoutez la chanson bien sage.

     

    Paul Verlaine,

     

     

    SAGESSE

     

      


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    VIEILLIR

    Vieillir, se l'avouer à soi même et le dire
    tout haut, non pas pour voir protester les amis,
    mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
    ce que la veille encore on se croyait permis.

     

    Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
    se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour ;
    à chaque cheveu blanc, se séparer d'un rêve
    et lui dire tout bas un adieu sans retour.

     

    Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeunes,
    et nourrir son esprit d'un solide savoir,
    devenir bon, devenir doux, aimer les fleurs,
    aimer les jeunes, comme on aima l'espoir.

     

    Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
    tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
    craindre d'être importun sans devenir sauvage,
    se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

     

    Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame,
    prier et faire un peu de bien autour de soi,
    sans négliger son corps, parer surtout son âme,
    chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique Foi.
    Puis un beau soir, discrètement, souffler la flamme
    de sa lampe et mourir parce que c'est la loi.

     

    Jean Fabié

     

    VIEILLIR

     


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    L’habitude est une étrangère 
    Qui supplante en nous la raison : 
    C’est une ancienne ménagère 
    Qui s’installe dans la maison. 

    Elle est discrète, humble, fidèle, 
    Familière avec tous les coins ; 
    On ne s'occupe jamais d’elle, 
    Car elle a d’invisibles soins : 

    Elle conduit les pieds de l’homme, 
    Sait le chemin qu’il eût choisi, 
    Connaît son but sans qu’il le nomme, 
    Et lui dit tout bas : « Par ici. » 

    Travaillant pour nous en silence, 
    D’un geste sûr, toujours pareil, 
    Elle a l’oeil de la vigilance, 
    Les lèvres douces du sommeil. 

    Mais imprudent qui s’abandonne 
    À son joug une fois porté ! 
    Cette vieille au pas monotone 
    Endort la jeune liberté ; 

    Et tous ceux que sa force obscure 
    A gagnés insensiblement 
    Sont des hommes par la figure, 
    Des choses par le mouvement. 

     

                             Sully Prudhomme

     

     

     


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  • Et voilà " Mr Tony Richard" comme indiqué sur ma bannière, en cas de problème m'en informer et je supprime, voilà tout, votre écrit m'avait plu, et c'est la raison pour laquelle je l'avais mis en image sur mon blog, donc j'ai supprimé comme demandé, je ne suis pas allée sur votre blog vérifier les dires, je fais confiance et il ne me sert à rien d'aller visiter d'autres écrits si je ne peux en faire profiter ni moi même ni personne , d'ailleurs je n'ai pas vos coordonnées qui ont été supprimées avec le texte et les commentaires. Je vous remercie toutefois de votre visite, et vous prie une nouvelle fois d'accepter mes excuses pour vous avoir publié sans autorisation, voilà le mal est réparé par la touche "supprime" bonne journée à vous  et encore merci pour vos mots que j'avais trouvé si beaux........

     


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